Les Amateurs d’Estampes

Unique estampe en couleurs réalisée par Manet. Il représente son ami le peintre Edmond André. Manet lance un concours entre poètes pour inscrire deux vers sous son Polichinelle. Les alexandrins de Théodore de Banville sont choisis.
En 1874, le premier tirage est de 25 exemplaires, l’indication de la quantité est imprimée au centre sous le personnage et au-dessus du texte de Bainville. Vers le bas à gauche est indiqué : Imp. Lemercier & Cie Paris. Dans l’alignement à droite, on trouve le numéro de l’épreuve et la signature de Manet (initiales). Au centre, les deux alexandrins de Théodore de Banville : Féroce & rose, avec du feu dans sa prunelle, Effronté, saoul, divin, c’est lui, Polichinelle ! Manet n’est pas présent à la première exposition dite « impressionniste », il préfère exposer au Salon de 1874, trois œuvres dont cette lithographie.
Est-ce celle que nous exposons compte tenu de son numéro ? Manet pourrait nous le dire… Une particularité importante dans l’histoire de l’estampe, à ce jour, nous n’avons pas trouvé une estampe portant une justification avant cette date.
En 1876, le journal Le Temps offre en prime à ses abonnés cette lithographie sur vélin. Ce retirage est de 8000 exemplaires.
Le nom de l’imprimeur se trouve maintenant au centre là où était l’indication du nombre d’exemplaires. Le texte de Théodore Banville n’a pas bougé. 1500 exemplaires ont été détruits selon le neveu de l’imprimeur Lemercier car la censure a considéré que ce portrait était une caricature du général Mac-Mahon. Elle est également rare et recherchée. La fragilité du papier sur lequel elle a été imprimée en est la cause.